Quelque part aux Etats-Unis, en 1920, dans un tribunal :
- Le juge : Votre seule activité était d'encaisser de l'argent, d'émettre un reçu, puis de redistribuer ce même argent trois mois plus tard avec un intérêt ?
- Le prévenu, Charles Ponzi : Oui, monsieur.
Tiré de
"Profession escroc" de Michel Turin.
J'imagine Pierre Laroque, "père fondateur " de la Sécurité sociale, devant un tribunal de ce genre, en 1945, interrogé par un juge qui a de sérieux doutes sur ses intentions.
- Votre projet est bien d'encaisser de l'argent, arbitrairement soutiré de force à des assujettis (à la différence des victimes de Ponzi, qui venaient le voir de leur plein gré), puis de redistribuer ce même argent plus tard, sans intérêt, mais de façon tout aussi arbitraire et en fonction de ce que vous aurez en caisse à cet instant ?
- Oui, monsieur. Mais remarquez qu'à la différence de Ponzi, qui était un escroc avéré, je ne garde rien pour moi. Le but n'est pas de m'enrichir, ni d'enrichir non plus cette "Sécurité sociale" que je préconise. Tout cela est fait avec des intentions nobles, puisque c'est sans but lucratif.
- Sauf que ce système a un coût, et que vous êtes bien forcé de vous servir sur l'argent soutiré pour régler ce coût.
- Mais c'est aussi ce que font les compagnies d'assurance. Mon système est une espèce d'assurance, meilleure encore que l'assurance privée, puisqu'elle prétend à l'universalité.
- Sauf qu'une assurance digne de ce nom tient compte du risque qu'elle entend couvrir et s'engage par contrat avec des clients consentants, ce que votre système ne fait absolument pas, puisqu'il est régi par l'arbitraire et que son seul but semble de faire payer de force les "riches" au profit des "moins riches".
- C'est tout le principe du mutualisme, non ?
- Sauf que le mutualisme repose sur le consentement des mutualistes, alors que dans votre système tout marche par la coercition. Finalement, qu'est-ce qui le différencie réellement d'une escroquerie telle que celle de Ponzi ?
- Mais monsieur le Juge, il suffit de décider que c'est légal et obligatoire, ainsi ça ne pourra pas être une escroquerie !
- Le résultat sera le même. Je condamne donc votre projet au nom du droit ! Un pays qui l'adopterait finirait un jour dans la banqueroute et la misère. Allez le proposer à ces nations en esclavage, loin, là-bas, à l'Est...